La sécurité des usagers et la durabilité des parkings passent par un revêtement de sol adapté aux sollicitations réelles. Antidérapants, résistants aux agents chimiques et capables de gérer l’apparition de fissures, les systèmes en résine se sont imposés comme la référence pour les architectes et ingénieurs en quête de solutions fiables et conformes aux normes.
Le cadre normatif en Suisse
Les projets de revêtements de sol en résine doivent impérativement s’inscrire dans le cadre des normes suisses applicables. Ces référentiels constituent une base incontournable pour la conception des dossiers d’appel d’offres par les architectes et ingénieurs.
- SIA 271 : étanchéité des bâtiments.
- SIA 272 : étanchéité des ouvrages enterrés, comme les parkings souterrains.
- SIA 273 : étanchéité des dalles de circulation, notamment pour les rampes de parkings.
- SIA 252 : norme générale pour les revêtements de sol en résine (usages résidentiels, commerciaux ou industriels), définissant les conditions de pose, les contrôles d’application, etc.
- SIA 282 : revêtements de sol en résine industriels, également applicables aux parkings en raison de contraintes similaires (charges roulantes, agents chimiques, abrasion).
Choix d’un revêtement de sol en résine pour parking
Les critères déterminants
La norme SIA 252 définit une méthode rigoureuse pour le choix d’un revêtement de sol en résine qui repose sur l’analyse des sollicitations et des exigences spécifiques à chaque projet.
1. Identifier les sollicitations
Avant toute décision, il est essentiel d’évaluer les contraintes auxquelles le sol sera exposé :
- Charges mécaniques : trafic piéton, transpalettes, chariots élévateurs, charges ponctuelles ou chocs.
- Exposition chimique : huiles, carburants, acides, bases, sels, eau potable ou usée.
- Sollicitations thermiques : variations de température, nettoyage à la vapeur, chaleur extrême.
- Usure / abrasion : intensité du trafic et risques de dégradation liés au frottement.
2. Définir les exigences fonctionnelles
La norme prévoit que le maître d’ouvrage et le concepteur fixent ensemble les critères que le revêtement doit remplir, parmi lesquels :
- Résistance mécanique (dureté, élasticité, résistance aux chocs).
- Résistance chimique adaptée aux produits manipulés.
- Étanchéité lorsque l’imperméabilisation est requise.
- Antidérapance selon les prescriptions (DIN 51130).
- Qualités esthétiques (couleur, brillance, homogénéité).
- Facilité d’entretien et hygiène, essentielles notamment dans l’agroalimentaire et la pharma.
3. Choisir le type de système
La SIA 252 distingue plusieurs familles de revêtements en résine, chacune adaptée à des besoins précis :
- Revêtements minces (≤ 0,5 mm) : protection de base, sollicitations faibles.
- Multicouches ou autolissants (1–5 mm) : usage courant en industrie et parkings.
- Revêtements épais ou mortiers de résine (> 5 mm) : fortes charges, haute résistance chimique et mécanique.
- Systèmes spéciaux : antistatiques, décoratifs ou fortement antidérapants.
4. Suivre la procédure de choix
La démarche prescrite par la norme peut se résumer ainsi :
- Définir les sollicitations (mécaniques, chimiques, thermiques).
- Déterminer les exigences (fonctionnelles, sécuritaires, esthétiques).
- Sélectionner un système validé (type et épaisseur adaptés).
- Vérifier la compatibilité avec le support (béton, mortier, chape).
- Garantir une mise en œuvre conforme (préparation, planéité, gestion des joints).
En pratique, le choix d’un revêtement de sol en résine ne se limite ni à l’esthétique ni au coût : il résulte toujours d’un équilibre entre les contraintes d’usage et les performances techniques du système choisi.
Dans un parking, le choix du revêtement de sol en résine doit tenir compte à la fois des contraintes mécaniques (trafic, abrasion, charges roulantes), chimiques (sels de déneigement, hydrocarbures) et des risques de fissuration liés au support.
- Sur un radier, généralement peu exposé aux mouvements du béton, un système rigide multicouche à base de résine époxy offre une protection efficace et durable.
- Pour une dalle intermédiaire, soumise à des déformations et à un risque accru de fissuration, il est en revanche indispensable de recourir à un système en résine polyuréthane, plus souple et capable de ponter les fissures.
- Enfin, sur une dalle extérieure, fortement sollicitée par les variations thermiques et l’humidité, les systèmes polyuréthane pontants et étanches s’imposent également pour garantir l’intégrité et la pérennité du revêtement.
Les types de revêtements de sol en résine pour parking
Système OS 8
Revêtement époxy rigide, résistant aux huiles et carburants. Il ne possède pas de capacité de pontage des fissures, ce qui en fait une solution économique principalement adaptée aux radiers ou zones peu sollicitées par les déformations.
Système OS 10
Revêtements basés sur des membranes plus élastiques (polyuréa). Conçus pour les surfaces extérieures très sollicitées, ils offrent une grande durabilité face aux variations climatiques.
Systèmes OS 11a et OS 11b
Revêtements polyuréthanes élastiques, particulièrement adaptés aux dalles intermédiaires ou extérieures.
OS 11a : grande capacité de pontage de fissures, idéal pour les fissurations importantes et dynamiques.
OS 11b : moins élastique mais offrant une meilleure résistance mécanique, recommandé pour les zones de circulation intensives.
Système OS 13
Revêtement élastique conçu pour le pontage des fissures statiques. Il absorbe la première fissuration du béton, puis stabilise le support.
Exigences par rapport aux supports
Conformément à la SIA 252, la performance d’un revêtement dépend directement de la qualité du support :
- Planéité du sol pour assurer une application uniforme.
- Résistance mécanique suffisante, notamment en traction.
- Humidité résiduelle du support contrôlée pour éviter les décollements.
- Cohésion superficielle et état général du béton.
Sécurité des revêtements de sol en résine pour parking
Au-delà de la résistance mécanique et chimique, la sécurité des usagers reste primordiale. Les revêtements de sol en résine pour parkings doivent répondre aux classes de glissance définies par le BPA (Bureau de Prévention des Accidents) et par la norme DIN 51130.
Ces classes vont de R9 (faible adhérence) à R13 (très forte adhérence). Dans un parking, on distingue plusieurs zones :
- Rampes : rugosité maximale pour éviter les pertes d’adhérence (R11 à R13).
- Voies de circulation automobile : rugosité intermédiaire (R11).
- Zones piétonnes : rugosité intermédiaire (R11).
Le choix de la classe de glissance doit donc être pensé en fonction des usages de chaque partie de l’ouvrage.
